Organisme porteur du projet
Communauté de communes du Haut Allier Margeride
1 quai du Langouyrou
48300 Langogne
48300 Langogne
BRUN Mara
Coordinatrice CLS
04 66 46 80 75
m.brun@ccham-langogne.com Thème
- Alimentation
- Activité physique
Périmètre du projet
- Associations locales
- Etablissements d'accueil du public sans hébergement à vocation sociale
- Etablissements d'hébergements sociaux
Couverture géographique
- Commune
- Rural
Période du projet
- Année scolaire 2023 2024 – Depuis 2022
Population ciblée
- Personnes en situation de précarité ou de vulnérabilité
- Personnes sans domicile fixe
- Personnes immigrées
Ages
- Tous
Sexe
- Les deux
Nombre de bénéficiaires
- 14 personnes en situation de précarité – 80 personnes immigrées
Type d'activité
- Modification de l'environnement
- Education / Accompagnement / Prise en charge
Contexte
La communauté de communes du Haut Allier Margeride est engagée dans un Contrat Local de Santé (CLS) depuis 2013. L'alimentation ayant été identifié comme un enjeu prioritaire dans son diagnostic, le CLS, souhaitait mettre en place une stratégie alimentaire de territoire. La collectivité étant située en milieu rural, avec très peu d'habitant, un nombre restreint d'acteurs ont été identifiés par le CLS pour développer cette stratégie. Parmi ceux-ci, peu ont pu être mobilisés pour ce projet. Ainsi, dans un premier temps, le CLS a mobilisé les acteurs vers des actions d'éducation nutritionnelle. Cependant, le CLS avait conscience que l'éducation de la population sur le sujet ne suffisait pas pour réduire les inégalités sociales liées à l'alimentation et permettre à tous d'accéder à une alimentation saine et choisie. Après quelques années, un Projet Alimentaire de Territoire (PAT) a été initié et piloté par la coordinatrice du CLS de 2018 à 2021. Ainsi, les projets du PAT ont une approche majoritairement axée sur le social et la santé. L'émergence du PAT a permis d'impliquer davantage d'acteurs locaux pour structurer une stratégie alimentaire. Afin de mobiliser l'ensemble des partenaires, la collectivité a souhaité, après une phase de diagnostic, mettre rapidement en place des actions concrètes. A partir de ces quelques actions « test », c'est en 2022 en que le projet « Vers une alimentation et une activité physique choisie » est né.
Objectifs
- Favoriser l'instauration d'habitudes nutritionnelles saines auprès des personnes en situation de précarité
- Faciliter la consommation de produits à forte qualité nutritionnelle, dont des produits frais
- Favoriser l'acquisition de compétences individuelles sur la préparation de produits bruts
- Encourager la pratique d'une activité physique et sportive régulière
- Orienter vers la pratique de l'activité physique en milieu ordinaire
Description
Le projet « Vers une alimentation et une activité physique choisie » est composé de deux volets principaux, un autour de l'alimentation mêlant amélioration de l'offre alimentaire et actions d'éducation en nutrition. L'autre volet est axé sur des actions pour favoriser la reprise de l'activité physique puis pérenniser la pratique. L'ensemble du projet est orienté vers les personnes en situation de vulnérabilité ou de précarité. Les actions sont donc mises en place au sein d'associations ou de structures accueillant ce type de public.
Par exemple, un accueil de jour qui accueille et accompagne des personnes sans domicile fixe, propose des ateliers cuisine animés par une diététicienne. Ce type d'atelier permet d'organiser des moments de convivialité tout en abordant les sujets liés à l'alimentation et de renforcer leurs connaissances et compétences en vue d'une réinsertion. Il est compliqué pour ce public d'être assidu sur les ateliers proposés, en lien avec des problématiques complexes et variées. Pour pallier ces situations et permettre aux personnes de pouvoir revenir en toute sérénité, même après une absence, c'est toujours la même diététicienne qui intervient. Ainsi elle a pu instaurer des liens de confiance avec les participants qui savent que quand ils reviennent, elle prendra soin de revenir sur les notions vues précédemment afin qu'ils ne se sentent pas exclus.
Sur le même modèle, le projet a été déployé auprès des centres de demandeurs d'asile (CADA) et des centres provisoires d'hébergement (CPH) qui accueillent des personnes immigrées. Les ateliers ont été proposés sous différentes formes afin de s'adapter aux situations des personnes et des structures. L'un des centres étant situé dans un village de quelques centaines d'habitants seulement, il existe une réelle dynamique de groupe entre les résidents. Les ateliers cuisines sont donc proposés collectivement. La diététicienne s'adapte continuellement en fonction des profils, des besoins et des demandes des participants pour travailler sur la connaissance des produits fournis au sein de l'aide alimentaire : comment les reconnaitre, comment les utiliser et les adapter pour reproduire des recettes similaires aux pays d'origines, ... L'intervenante a une vigilance particulière autour du sucre auprès des enfants et de leurs accompagnants. En effet, après un parcours migratoire, dans la majorité des cas très chaotique, les produits sucrés sont à la fois des aliments de réconfort pour les enfants tout en étant souvent énergétiquement dense. Ainsi, les personnes au cours de leur cheminement ont pris l'habitude de consommer des produits sucrés, en particulier les plus jeunes.
Dans les centres situés dans la ville de Langogne, la dynamique de groupe est beaucoup moins forte. Les femmes sont en colocation et sortent très peu des centres d'hébergements. En effet, leurs parcours de migration sont pour la majorité remplis de violences. Elles restent donc là où elles se sentent en sécurité. Ainsi, la diététicienne anime ses ateliers directement dans les appartements auprès de petits groupes de 3 à 4 personnes avec les éventuels enfants. Cela permet d'instaurer un climat de confiance tout en proposant des contenus en lien direct avec le quotidien des femmes, en fonction des ustensiles qu'elles ont à leur disposition, des produits du placard, ... Cuisiner est aussi un levier pour aborder le sujet de l'équilibre alimentaire et élargir à des sujets plus larges autour de leur santé. La diététicienne s'appuie notamment sur des séances d'éducation au goût et autour des sensations alimentaires pour aborder les notions autour de l'équilibre alimentaire. Ainsi, les séances ont permis d'aborder de nombreux sujets en lien direct avec les habitudes et questionnements des participants : le sucre (notamment dans les sodas), les légumes de saison (dont des légumes inconnus pour eux), les produits de l'aide alimentaire, la place des légumineuses dans l'alimentation, etc.
C'est la même diététicienne du territoire qui anime l'ensemble de ces ateliers dans les différentes structures. Ainsi, les personnes retrouvent la même professionnelle dans différentes interventions, ce qui facilite la mise en place d'un climat de confiance et permet de faire passer les mêmes messages dans des contextes différents.
Les intervenants du département ont été formé à l'utilisation de l'outil Opticourses® en 2020. Il permet de réaliser un état des lieux individuel des habitudes alimentaires d'une personne en lien avec sa situation financière et ses contraintes quotidiennes. Des objectifs sont déterminés par rapport à cet état des lieux et choisis par la personne selon la méthode des « pas à pas », par exemple, réduire sa consommation de boissons sucrées, augmenter sa consommation de légumes, manger au moins une fois par semaine du poisson, ... Cette méthode permet d'amener des changements de comportement pérennes. L'outil est donc mobilisé lors des différentes actions en alimentation.
La communauté de communes s'est aperçue qu'il était plutôt nécessaire d'adresser des actions auprès des habitants du territoire éloignés de la pratique pour diverses raisons (précarité, isolement géographique, maladies chroniques, ...). Partant de ce constat, les programmes pour favoriser l'activité physique proposés ont été construits avec ces habitants afin de mieux comprendre leurs attentes et leurs besoins. Cela a permis, petit à petit, d'impliquer et de rendre acteur les bénéficiaires pour améliorer la participation et leur assiduité.
Le CLS propose également aux femmes demandeuses d'asile hébergées dans les CADA et les CPH des créneaux adaptés à leurs besoins. La plupart, issues d'un parcours de migration violent, rejettent souvent les pratiques classiques car elles ont besoin de se réapproprier leur corps en douceur avec des activités calmes. Des séances de yoga, de relaxation leurs sont donc proposées dans un premier temps, soit en groupe soit directement dans leurs appartements, à l'instar des ateliers cuisine.
La coordinatrice CLS pilote l'ensemble des activités (mobilisation des acteurs, planification, organisation des échanges, construction des programmes, ...). Le travail de co-construction en partenariat facilite grandement la mise en place des actions, puisque l'ensemble des parties prenantes est impliqué dès le départ.
Volet alimentation
Amélioration de l'offre proposée au sein des associations de solidarité alimentaire
Un travail sur l'offre de l'aide alimentaire a été réalisé dans le cadre du PAT afin d'augmenter l'accessibilité à une alimentation saine et locale auprès des bénéficiaires de l'aide alimentaire. Ainsi, en plus des produits disponibles classiquement dans les paniers fournis par les associations de solidarité alimentaire, les bénéficiaires ont accès à des produits frais (fruits et légumes, produits carnés, produits laitiers), des légumes secs, des produits de qualité comme des farines à base de céréales complètes, ... grâce au Libre-service géré par le Secours Populaire. Ce Libre-service est approvisionné au maximum en produits locaux, sauf pour les fruits et légumes qui proviennent donc du marché de gros. En effet, la communauté de communes du Haut-Allier Margeride est caractérisée par un territoire de montagnes, il n'est pas possible de se fournir en fruits et légumes locaux et de saison tout au long de l'année et dans les quantités demandées. Le Libre-service fonctionne selon un système de points : les personnes paient un panier pour un prix modique, en échange, ils peuvent choisir les produits frais qu'ils souhaitent selon un système de point. Ce système a été établi avec une diététicienne et favorise les produits favorables à la santé (légumineuses, légumes, farines complètes, etc.) Cela permet à un public avec des budgets restreints d'avoir accès à une alimentation saine et de qualité. Les bénévoles du Secours Populaire ont ainsi aussi accès à ce dispositif, cela permet de créer du lien, d'autant plus que les bénévoles sont souvent d'anciens bénéficiaires et vice-versa.Action d'éducation à l'alimentation pour les personnes en situation de vulnérabilité
Pour compléter cette stratégie et donner du pouvoir d'agir à la population, le CLS coordonne différentes actions d'éducation à l'alimentation dans les structures accompagnant des personnes en situation de vulnérabilité.Par exemple, un accueil de jour qui accueille et accompagne des personnes sans domicile fixe, propose des ateliers cuisine animés par une diététicienne. Ce type d'atelier permet d'organiser des moments de convivialité tout en abordant les sujets liés à l'alimentation et de renforcer leurs connaissances et compétences en vue d'une réinsertion. Il est compliqué pour ce public d'être assidu sur les ateliers proposés, en lien avec des problématiques complexes et variées. Pour pallier ces situations et permettre aux personnes de pouvoir revenir en toute sérénité, même après une absence, c'est toujours la même diététicienne qui intervient. Ainsi elle a pu instaurer des liens de confiance avec les participants qui savent que quand ils reviennent, elle prendra soin de revenir sur les notions vues précédemment afin qu'ils ne se sentent pas exclus.
Sur le même modèle, le projet a été déployé auprès des centres de demandeurs d'asile (CADA) et des centres provisoires d'hébergement (CPH) qui accueillent des personnes immigrées. Les ateliers ont été proposés sous différentes formes afin de s'adapter aux situations des personnes et des structures. L'un des centres étant situé dans un village de quelques centaines d'habitants seulement, il existe une réelle dynamique de groupe entre les résidents. Les ateliers cuisines sont donc proposés collectivement. La diététicienne s'adapte continuellement en fonction des profils, des besoins et des demandes des participants pour travailler sur la connaissance des produits fournis au sein de l'aide alimentaire : comment les reconnaitre, comment les utiliser et les adapter pour reproduire des recettes similaires aux pays d'origines, ... L'intervenante a une vigilance particulière autour du sucre auprès des enfants et de leurs accompagnants. En effet, après un parcours migratoire, dans la majorité des cas très chaotique, les produits sucrés sont à la fois des aliments de réconfort pour les enfants tout en étant souvent énergétiquement dense. Ainsi, les personnes au cours de leur cheminement ont pris l'habitude de consommer des produits sucrés, en particulier les plus jeunes.
Dans les centres situés dans la ville de Langogne, la dynamique de groupe est beaucoup moins forte. Les femmes sont en colocation et sortent très peu des centres d'hébergements. En effet, leurs parcours de migration sont pour la majorité remplis de violences. Elles restent donc là où elles se sentent en sécurité. Ainsi, la diététicienne anime ses ateliers directement dans les appartements auprès de petits groupes de 3 à 4 personnes avec les éventuels enfants. Cela permet d'instaurer un climat de confiance tout en proposant des contenus en lien direct avec le quotidien des femmes, en fonction des ustensiles qu'elles ont à leur disposition, des produits du placard, ... Cuisiner est aussi un levier pour aborder le sujet de l'équilibre alimentaire et élargir à des sujets plus larges autour de leur santé. La diététicienne s'appuie notamment sur des séances d'éducation au goût et autour des sensations alimentaires pour aborder les notions autour de l'équilibre alimentaire. Ainsi, les séances ont permis d'aborder de nombreux sujets en lien direct avec les habitudes et questionnements des participants : le sucre (notamment dans les sodas), les légumes de saison (dont des légumes inconnus pour eux), les produits de l'aide alimentaire, la place des légumineuses dans l'alimentation, etc.
C'est la même diététicienne du territoire qui anime l'ensemble de ces ateliers dans les différentes structures. Ainsi, les personnes retrouvent la même professionnelle dans différentes interventions, ce qui facilite la mise en place d'un climat de confiance et permet de faire passer les mêmes messages dans des contextes différents.
Action d'éducation à l'alimentation pour les jeunes
La Mission Locale de la Lozère a également mis en place des ateliers auprès des jeunes. La thématique de l'alimentation a eu un fort succès auprès d'eux. Le taux de participation et d'assiduité étaient très élevés couplés à un engagement fort des participants sur leur comportement alimentaire. 3 mois après les interventions, la mission locale a pu constater des changements réels dans leurs habitudesLes intervenants du département ont été formé à l'utilisation de l'outil Opticourses® en 2020. Il permet de réaliser un état des lieux individuel des habitudes alimentaires d'une personne en lien avec sa situation financière et ses contraintes quotidiennes. Des objectifs sont déterminés par rapport à cet état des lieux et choisis par la personne selon la méthode des « pas à pas », par exemple, réduire sa consommation de boissons sucrées, augmenter sa consommation de légumes, manger au moins une fois par semaine du poisson, ... Cette méthode permet d'amener des changements de comportement pérennes. L'outil est donc mobilisé lors des différentes actions en alimentation.
Volet activité physique
Dans le but de compléter le sujet de l'alimentation, le CLS à la volonté de déployer auprès des mêmes publics des actions pour inciter les personnes à pratiquer de l'activité physique. Diverses stratégies sont adoptées pour s'adapter aux besoins qui diffèrent d'une population à l'autre.Amélioration de l'accessibilité à l'activité physique pour les personnes en situation de précarité
Par exemple, la collectivité s'est rendu compte que les hommes issus de l'immigration avaient une grande facilité à reprendre une activité physique car ils s'investissent vite dans les clubs de sport du territoire. Des partenariats avec ceux-ci sont établis pour que ce public ait accès à l'offre sportive à des coûts très réduits. Ainsi, il n'est pas nécessaire d'intervenir spécifiquement auprès d'eux puisqu'ils se tournent naturellement vers une reprise d'une activité physique encadrée et régulière. Cela facilite aussi leur intégration.La communauté de communes s'est aperçue qu'il était plutôt nécessaire d'adresser des actions auprès des habitants du territoire éloignés de la pratique pour diverses raisons (précarité, isolement géographique, maladies chroniques, ...). Partant de ce constat, les programmes pour favoriser l'activité physique proposés ont été construits avec ces habitants afin de mieux comprendre leurs attentes et leurs besoins. Cela a permis, petit à petit, d'impliquer et de rendre acteur les bénéficiaires pour améliorer la participation et leur assiduité.
Le CLS propose également aux femmes demandeuses d'asile hébergées dans les CADA et les CPH des créneaux adaptés à leurs besoins. La plupart, issues d'un parcours de migration violent, rejettent souvent les pratiques classiques car elles ont besoin de se réapproprier leur corps en douceur avec des activités calmes. Des séances de yoga, de relaxation leurs sont donc proposées dans un premier temps, soit en groupe soit directement dans leurs appartements, à l'instar des ateliers cuisine.
La coordinatrice CLS pilote l'ensemble des activités (mobilisation des acteurs, planification, organisation des échanges, construction des programmes, ...). Le travail de co-construction en partenariat facilite grandement la mise en place des actions, puisque l'ensemble des parties prenantes est impliqué dès le départ.
Leviers et freins
- Co-construction des actions avec les bénéficiaires et les intervenants - Rendu possible grâce à une forte dynamique de territoire
- Actions s’inscrivent dans un projet global de territoire autour de la nutrition et de la santé - Permet un cercle vertueux, les actions en nutrition viennent renforcer les autres actions et vice-versa, créée une dynamique de territoire
- Formation et sensibilisation des intervenants - Permet de déconstruire les préjugés autour des situations de précarité alimentaire et de construire un socle de connaissances commun en nutrition
- Nécessité d’adapter en continu le contenu des ateliers pour s’adapter au profil des participants - Compliqué au début du projet de trouver des intervenants capables d’être aussi flexibles, il y a un fort turn-over, notamment pour les actions en activité physique où les professionnels étaient moins sensibilisés aux situations de précarité
- Ce type de projet doit d’inscrire dans le temps pour avoir un réel impact sur les comportements - En opposition avec les financements publics qui sont souvent annualisés, il est important de pouvoir solliciter des financements sur 3 ans pour avoir le temps de tester et de mettre en place des actions efficientes
- Organisation peut-être parfois complexe pour mettre en adéquation les contraintes de lieux, de disponibilité des agendas, ... d’où l’importance de pouvoir mobiliser des intervenants impliqués
- Eléments de communication : Bilans, appui sur les structures partenaires pour mobiliser les participants
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Partenaires :
CADA (Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile) France terre d’Asile - Mission Locale de la Lozère - Secours Populaire (Kalipolys), comités départementaux de la fédération EPGV (Éducation Physique et de Gymnastique Volontaire) - Association AVEC
Formation Opticourses® : Promotion Santé Occitanie - Financeurs : Formation Opticourses® : financée par l’ARS - Amélioration de l’offre alimentaire : financement DRAAF dans le cadre du PAT - Actions d’éducation à l’alimentation et en activité physique : financement ARS dans le cadre du CLS et de la charte du PNNS
- Financement : 10 000 - 24 999 €
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Outils et moyens : Outil Opticourses®
- Indicateurs d'évaluation : Nombre de personnes touchées - Nombre d'interventions - Assiduité des participants - Retour des intervenants
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Résultats :
En 2023 et 2024, 80 personnes immigrées ont été touchées par des actions en alimentation et en activité physique, 14 personnes en situation de précarité, bénéficiaires de l'aide alimentaire. Cela représente au total 29 séances en alimentation et 47 créneaux d'activité physique.
Volet alimentation
11 ateliers cuisine ont été organisé au sein du CADA, ils ont regroupé 42 participants.
Le programme Opticourses® a été déployé à partir de 6 séances auprès de 7 jeunes de la Mission Locale de la Lozère. Les participants ayant suivi régulièrement le programme déclarent avoir mis en place les changements qu'ils avaient identifiés en début de programme (introduction du poisson, des légumes, des céréales semi-complètes et baisse du sucre). Sur les 7 participants réguliers, 3 indiquent également avoir mis en place d'autres changements supplémentaires (manger des fruits frais, baisse de la consommation de produits sucrés, introduction de pain complets etc.). Tous pensent que ces changements seront durables dans leur alimentation.
Les intervenants ont pu constater qu'en passant par la cuisine et le faire, il est plus facile d'introduire les notions d'équilibre alimentaire et de familles d'aliments. Les participants s'approprient les recettes, acceptent de goûter de nouveaux produits ou de nouvelles modalités de préparation (par exemple, les participants ont apprécié les légumes crus dans des rouleaux de printemps, des légumineuses dans des galettes). Les intervenants apprécient de pouvoir intervenir directement au sein des lieux de vie. Il est ainsi plus facile de prendre en compte la réalité des habitudes alimentaires des participants. Cela permet d'échanger sur la composition des produits ultra-transformés régulièrement consommés par les participants et de proposer des alternatives saines et adaptées à leurs budgets.Volet activité physique
Au total, une trentaine de personnes ont participé à au moins une séance d'activité physique entre 2023 et 2024.
Il est compliqué d'avoir un suivi précis de l'assiduité des participants aux ateliers d'activité physique à cause d'une réticence des participants à remplir les feuilles de présence. Cependant, la collectivité a constaté qu'un groupe de 8 femmes environ sont venues très régulièrement jusqu'en avril 2024, avant les coupures liées aux ponts du mois de mai.
L'enseignante en activité physique adaptée a pu témoigner de quelques verbatims auprès de la collectivité : « Les retours des personnes qui viennent régulièrement sont très positifs. Certaines ont des problèmes de santé et trouvent une amélioration de leur état, moins de douleur, une plus grande souplesse, plus d'énergie, plus de motivation à prendre soin d'eux grâce à la séance que l'on fait ensemble. Cette intervention permet également de discuter des activités de chacun et de trouver de nouvelles activités à mettre en place ou de développer les leurs, de faire de la prévention, de donner des conseils.
De plus outre l'aspect physique, les participants passent un moment ludique, de rire et de convivialité en musique, tout en se soutenant ensemble dans un effort commun et adapté à tous les niveaux ! Cela permet de développer la motivation et la confiance en eux dans la réalisation des exercices proposés, car ils savent qu'ils sont accompagnés dans la réalisation. » -
Reproductibilité :
Pour reproduire des actions similaires auprès de ces publics spécifiques, il est indispensable d'agir en parallèle sur la modification de leur environnement tout en leur apportant les moyens de mobiliser leurs compétences pour induire des changements de comportement pérennes. Il est essentiel que le contenu des actions parte de la réalité des personnes, de leurs besoins et de leurs attentes. Pour cela, il est nécessaire de coconstruire les ateliers avec eux et d'adapter leur contenu. Cela nécessite que les intervenants puissent être à même de faire évoluer leurs animations. Pour faciliter ce travail, l'implication des partenaires en amont de l'action (structures d'accueil, intervenants, accompagnants, ...) est indispensable.
De plus, le fait d'aller vers les publics, en proposant des actions au sein des lieux déjà fréquentés permet une meilleure participation et implication. Ainsi, il n'est pas possible de mixer les publics car les besoins ne sont pas du tout les mêmes, que ce soit sur le volet alimentaire ou le volet activité physique (représentations, accessibilité, rapport au corps, connaissances, compétences, cultures, rythme d'adaptation différents, ... ).
La collectivité a tenté de proposer ce type d'action à d'autres publics, des étudiants en lycée professionnel et des seniors dans le cadre du programme de prévention bien vieillir. Elles n'ont pas connu le même succès que celles auprès des personnes en situation de précarité en raison de nombreux facteurs (thématiques abordées, manque de dynamique de groupe, besoins non identifiés, ...).